Ma première fois dans les Langhe était, il faut bien l’avouer, totalement improvisée. Lors d’un weekend en province de Cuneo (Piemonte), j’ai eu envie de découvrir ce qu’il se cachait derrière les noms des célèbres vins : Dolcetto, Nebbiolo, Barbaresco et bien sûr le roi des vins : le Barolo.

Bien m’en a pris ! En quelques centaines de mètres, les collines se soulèvent, les vignobles apparaissent et transforment le paysage. Les villages prennent tout à coup du caractère et révèlent leur riche histoire. Coup de coeur immédiat pour Serralunga d’Alba, Castiglione Falletto et bien sûr Barolo.

Les châteaux souvent perchés au sommet des bourgades dominent les pentes façonnées par l’homme depuis des siècles. La vigne y serait d’ailleurs arrivée au 5ème siècle avant J.C.

Le paysage viticole du Piémont : Langhe-Roero et Monferrato est depuis 2014 inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’habitat y est harmonieux, dispersé. Les perspectives sont vallonées. Les teintes sont celles de la vigne évoluant au gré des saisons.

Et bien sûr… la gastronomie y est reine. Vitello Tonnato, Bagna Cauda, Brasato al Barolo, Tajarin, Bunet… et en saison : la truffe blanche d’Alba. Nombre de restaurants vous permettent d’apprécier le paysage lors de votre repas et, d’ailleurs, nombre de domaines proposent leur restaurant : vous ne trouverez pas mieux pour partir à la découverte des vins locaux !

L’oenotourisme est important dans les Langhe, et le produit star reste le Barolo dont le lourd cahier des charges demande notamment 4 ans de vieillissement en fût de chêne. A la clé, vous avez l’un des meilleurs vins italiens, aux tanins équilibrés. Louis XIV ne s’y était pas trompé, ce qui vaut au Barolo la célèbre maxime : vin des rois, roi des vins !
A ce titre, il faut savoir que le Barolo fait partie des vins les plus onéreux d’Italie : comptez un minimum de 26 à 32€ pour une bouteille, et jusqu’à plusieurs centaines d’euros pour les millésimes les plus côtés…

Le Barbaresco comporte comme son grand frère une appellation DOGC (Denominazione de Origine Controllata e Garantita) mais illustre des vins plus souples, plus accessibles.
Le Dolcetto d’Alba est moins exigeant mais aussi moins « cadré » sur son cahier des charges : forcément plus doux, sensiblement moins cher, il y a cependant une grande disparité entre les bouteilles. C’est un vin plébéscité sur les tables piémontaises, acceaccompagnant à merveille ses spécialités.

Enfin, comment ne pas revenir sur les paysages, le patrimoine architectural et les vues remarquables offertes par les villages perchés des Langhe… A l’image de la plaine du Pô, les perspectives en direction de Cuneo sont régulièrement embrumées en basse couche.

Mais les sommets alpins, dont l’emblématique Mont Viso qui culmine à 3841m, émergent généralement au dessus de l’humidité et nous rappellent que là, juste derrière, la France ne cause que rarement de cette région si proche !
Les bonnes adresses sont nombreuses dans les Langhe. Je vous partage deux de mes coups de coeur rapport qualité/prix/vue…
Une terrasse surplombant le vignoble, au pied du château de Serralunga d’Alba, une cuisine fine et un excellent Barolo à prix accessible : c’est la Cascina Schiavenza.
http://www.schiavenza.com/
Cette fois, c’est la salle intérieure qui vaut le détour par sa grande baie vitrée au milieu des vignes… comme son nom l’indique ! Quelque soit la formule que vous choisissez, vous aurez droit au défilé de 5 entrées régionales dans votre assiette…
Trattoria nelle vigne
https://www.trattorianellevigne.it/
Et pour aller plus loin…